- dague
- Dague, f. penac. Est une maniere de courte espée, d'un tiers presque de la deüe longueur d'une espée, qu'on porte d'ordinaire, non avec pendants de ceinture à espée, ne pendant du costé gauche (pour les droitiers) ainsi qu'on fait l'espée: ains attachée droite à la ceinture du costé droit, ou sur les reins: Laquelle ores est large, et à poincte d'espée, ores est façonnée à deux arestes entre les trenchans, et à poincte plus aiguë, Semispatha, Vegece au liv. 2. ch. 15. Telle aussi la portoient ceux qui estoient pesamment armez és camps, et armées des Romains, comme il se voit és arcs triomphaux d'iceux, à ce qu'on ne prenne pas ce mot Semispatha, ne pour la mandoussiane, qui est plus courte que l'espée, et plus longue que la dague, ne pour le coutelas dont les bandoliers et autres de leur qualité usent à present. La dague se pourroit aussi nommer poignard, combien que le poignard soit et plus court et moins chargé de matiere, en ce que celuy qui la porte à tous propos l'empoigne ores par contenance, ores pour se faire craindre, ores pour frapper. L'Alemand dit Dagen, et le faut prononcer comme si nous l'escrivions avec un u. Daguen, L'Espagnol et l'Italien Daga, le Latin Sica, le Grec {{t=g}}égkhéiridion,{{/t}} pour la seule raison dessusditte, et {{t=g}}égkhéiridion mikron,{{/t}} pource que le François dit Courte dague. Mais dagues en pluriel en fait de venerie se prennent pour la premiere teste que le cerf porte, qui est à son deuxiesme an, laquelle n'est ramée ne chevillée, ains de deux cornichons sans antoilliers, chevillures ne espois, lesquels sont à la façon de deux dagues, ou poignards, à cause dequoy ils sont appelez dagues, dont les gardes sont les meules. Lesquelles gardes le cerf quand il mue cache dans terre, estans de si grande vertu contre le poison, qu'elles equipollent à la Licorne.Combattre à espée et dague, Certare spatha et semipatha, Vegece liv. 2. ch. 15.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.